Depuis quelques mois, je tente une nouvelle expérience.
J’essaie de m’écouter réellement. J’essaie de me faire davantage confiance. J’essaie de vivre le moment présent, comme on le dit souvent.
Comment ça fait de se laisser vivre ? De lâcher prise? De ne pas écouter cette voix dans notre tête, qui nous dit sans cesse :
« Continue. Tu dois. Il faut. Absolument. C’est important. »
Comment ça fait de ne pas sentir que notre vie en dépend, lorsque l’on ne va pas au sport cette semaine, alors que l’on se l’était promis ? Comment on se sent lorsque l’on n’a pas accompli la to-do de la journée ? Comment ça va?
On se sent un peu plus libre. Mais l’anxiété, elle, puisqu’il faut dire ce gros mot, reste bien présente.
C’est normal. Ça s’appelle le lâcher prise, à ce qu’il paraît. Mais ce que l’on ne dit jamais, c’est à quel point c’est dur. A quel point, cela peut être conflictuel. En effet, deux voix coexistent au fond de soi : à la fois, cette voix qui nous demande tellement, et cette autre qui nous crie :
« Lâche-toi, vis ma pauvre fille, tout ira bien ! »
C’est cette dernière voix que j’ai parfois tellement de mal à entendre, comme si elle tentait de murmurer au-dessus du bruit assourdissant de la vie.
Ce n’est pas toujours facile de la laisser s’exprimer. Mais l’autre, la voix de l’exigence ; celle qui parle d’un ton bourru, que ressent-on quand on l’écoute ? Quand on se lance dans cette course sans fin à la satisfaction de courte durée, à la productivité ?
Sur le moment, une fois qu’on a accompli tout ce qu’elle voulait, elle semble s’apaiser. Et puis elle recommence. A hurler. Comme un ogre à jamais insatisfait.
Alors essayons une autre voie.
La voie où on tend l’oreille à notre petite voix intérieure. Celle qui nous dit de ralentir, de nous écouter quand on se sent fatigués. Juste un peu. Tendons l’oreille. Une oreille, certes distraite au début, mais qui deviendra de plus en plus attentive au fur et à mesure du temps.
Prenez soin de vous. Personne ne le fera aussi bien que vous.
Stand up and Speak up 