« Rien ne sert de courir. Il faut partir à point. »
Le lièvre et la tortue, Fable de Jean de La Fontaine
Lâcher prise, s’alléger. Mentalement comme physiquement.
J’ai commencé mon premier vrai « job ». C’est le début d’une nouvelle ère. Le début de la « vie active ». Le début d’une vie où je fais passer mon corps et ses besoins avant la dernière dissertation ou le dernier devoir urgent à rendre. Au cours de mes années d’études, j’ai beaucoup travaillé évidemment mais j’ai aussi beaucoup donné. De mon temps, de mon énergie, de ma motivation… Tellement que je me suis perdue parfois. J’ai réussi de temps en temps à me créer des bulles de bonheur, de plaisir rien qu’à moi qui m’ont permis de tenir. Mais mon corps en a pris un coup, il s’est créé une carapace pour tenir, pour continuer malgré les coups de déprime, de stress, de manque de sommeil.
C’est l’amour de ce corps qui aujourd’hui me fait tirer la sonnette d’alarme. Oui à toujours plus de succès, de réussite professionnelle mais pas au détriment de ma santé mentale ou physique. J’arrête de prendre sur moi quand quelque chose ne va pas, j’arrête d’essayer de rationnaliser, de vouloir trouver une excuse aux gens, de stresser inutilement. Tout ce qui n’est pas fluide doit partir.
Au présent, je vais bien. Je suis calme, je suis en paix. Pour conserver cette plénitude, je dois m’alléger. Mon corps me le réclame. Mes genoux protestent quand je marche. Mon dos parfois se bloque de douleur. Mon corps a du mal à supporter mon poids. Le poids des non-dits, le poids des concessions, le poids du qu’en dira t-on. Cela suffit. Mon corps me réclame de déposer ces choses qui deviennent tellement lourdes à porter, à garder à l’intérieur de moi.
J’ai toujours trouvé l’expression « Il y a des choses qui vous bouffent de l’intérieur » vulgaire et un peu surprenante. Comment des mots peuvent-ils se transformer en maux? Cela parait surréaliste non? Surtout que j’ai toujours eu l’impression d’être une personne plutôt honnête et directe. Mais il semblerait que je me voilais la face, cependant mon corps lui était bien au courant : maux de ventre, migraines, surpoids… Toutes ces choses que me criaient mon corps et que je n’écoutais pas.

Maintenant je me fais la promesse de m’écouter. Je m’écoute avant qu’il ne soit trop tard. J’apprend à dire les choses, exprimer mes sentiments directement sans les intellectualiser, sans vouloir les rendre digestes pour les autres. Attendre le bon moment, choisir les bons mots, me demander « Mais est-ce que cela ne va pas la blesser si je dis ça ? ». Tant de questions qui me tourmentent sans cesse l’esprit. Ce dialogue intérieur me pèse. Je veux pouvoir vivre au présent sans penser au qu’en dira t-on à chaque instant.
Vivez pour vous. Kiffez. Oser être en colère, mécontent, triste. C’est ok d’être spontané. C’est ok d’être vrai. La vraie vie c’est ça. Nous sommes nés pour être vrais pas pour être parfaits. Nous sommes nés pour vivre la vie que l’on a réellement envie et besoin de vivre.
Prenez soin de vous.